La Cenerentola à Baden-Baden est un fabuleux cadeau de la Festspielhaus qui offre là à son public un rendez-vous de haut niveau : un opéra brillant, un lieu prestigieux, des artistes engagés. Le tout dans une formule « concert mis en scène », accessible et dynamique.
🎶 Les représentations auront lieu les 14, 16 et 21 novembre 2025. Soyez les invités de votre Radio ACCENT 4 en jouant avec nous dans TEMPO MATIN
La production de La Cenerentola est présentée « en concert mis en scène » (opera in concert). La mise en scène est confiée à Vincent Huguet. La direction musicale est assurée par Thomas Hengelbrock, et pour l’orchestre et le chœur on retrouve les ensembles de la maison : le Balthasar‑Neumann‑Orchester et le Balthasar‑Neumann‑Chor. Le fait que l’œuvre soit présentée « en concert mis en scène » signifie que les chanteurs seront sur scène avec orchestre, mais que la mise en scène restera plus sobre que pour un opéra intégral. Cela peut signifier un plateau plus simple, une scénographie légère, et davantage l’accent sur la musique que sur le décor spectaculaire.
En 1856, lors de sa tournĂ©e des stations balnĂ©aires allemandes, Gioacchino Rossini descendit Ă©galement Ă Baden-Baden – voilĂ qui allait de soi ! Mondialement connu, le compositeur Ă©tait parfaitement introduit dans les mondanitĂ©s de la capitale estivale car c’est ici qu’avait eu lieu en 1842, dans l’ancien théâtre, la première allemande de son « Stabat Mater ». Vingt-cinq ans
À sa création en 1817, La Cenerentola a connu un accueil mitigé, avant de conquérir progressivement l’Italie puis l’Europe. Mais contrairement au Barbier de Séville, qui est devenu un symbole de l’opéra comique italien, La Cenerentola a mis plus de temps à s’imposer comme un incontournable. Sa renaissance moderne est liée à des productions marquantes (comme celle de Glyndebourne en 1952) et à des interprètes d’exception.

🎶 Né en 1792 à Pesaro, Rossini s’impose très jeune comme le maître de l’opéra buffa italien. Après des œuvres telles que Il barbiere di Siviglia, il compose La Cenerentola alors qu’il est encore dans la fleur de l’âge.
On lui doit de nombreuses autres œuvres qui ont marqué l’histoire de l’opéra (Guillaume Tell, Le Turc en Italie, etc.).
Rossini, comme l’écrivent de nombreux historiens, possède un sens aigu de la mélodie, de l’orchestre, de l’humour musical et de la fusion entre drame et comédie. Dans La Cenerentola, il va à l’essentiel : l’œuvre est légère, rapide, brillante, mais aussi dotée d’un message moral (le triomphe de la bonté).
Pour le public actuel, Rossini représente « la légèreté raffinée », un équilibre entre virtuosité vocale, orchestration ingénieuse et dramaturgie classique.
🎵 Avec cette production à Baden-Baden, on peut souligner que Rossini n’est pas un nom «musée» : il reste bien vivant, et ses œuvres continuent d’être revisitées avec inventivité. Aujourd’hui, grâce à des metteurs en scène et chefs d’orchestre passionnés (comme Thomas Hengelbrock à Baden-Baden), l’opéra retrouve la place qu’il mérite.
La Cenerentola : un chef-d’œuvre méconnu de Rossini
Ah, La Cenerentola ! Beaucoup connaissent Rossini pour Le Barbier de Séville ou Guillaume Tell, mais cet opéra comique de 1817 reste un bijou parfois méconnu, et pour de bonnes raisons : sa subtilité et sa légèreté peuvent tromper l’œil – ou plutôt l’oreille – du spectateur peu averti. Composée en seulement trois semaines par un Gioachino Rossini âgé de 25 ans, La Cenerentola est un dramma giocoso en deux actes, créé en 1817 à Rome. Contrairement au conte de Perrault, Rossini et son librettiste Jacopo Ferretti ont choisi d’éliminer tout élément surnaturel : pas de fée, pas de citrouille, pas de pantoufle de vair. À la place, l’intrigue repose sur la bonté triomphante d’Angelina (Cenerentola), persécutée par son beau-père Don Magnifico et ses deux demi-sœurs, Clorinda et Tisbe.
L’œuvre, sous-titrée « La bontà in trionfo » (« Le Triomphe de la bonté »), est portée par une musique étincelante, mêlant virtuosité vocale, ensembles vifs et une touche d’humour typiquement rossinien. Musicalement, l’opéra regorge de moments brillants : l’aria finale “Non più mesta” (Angelina) est célèbre, tant pour sa difficulté vocale que pour son expressivité.
Rossini y déploie une écriture musicale d’une grande inventivité, avec des airs comme « Nacqui all’affanno… Non più mesta » (l’air final de Cenerentola) ou « Si, ritrovarla io giuro » (Ramiro), qui restent parmi les plus beaux exemples de son génie mélodique. L’opéra, souvent comparé au Barbier de Séville pour sa vitalité, a connu un succès immédiat et continue de séduire par son équilibre entre émotion et comédie.
La Cenerentola n’est pas seulement une œuvre comique : elle véhicule un message universel et intemporel, celui de la bonté triomphante, de la patience récompensée et de la miséricorde envers les imperfections humaines. Si l’opéra reste parfois méconnu, c’est parce qu’il est plus subtil et moins spectaculaire que d’autres œuvres de Rossini, mais c’est précisément cette légèreté raffinée et cette humanité qui en font un bijou souvent redécouvert avec émerveillement par ceux qui l’écoutent

Cette production présentée à la Festspielhaus de Baden-Baden permet de redécouvrir l’œuvre dans une version « concert mis en scène », dirigée par Thomas Hengelbrock avec le Balthasar-Neumann-Orchester et le Balthasar-Neumann-Chor, et mise en scène par Vincent Huguet. Le spectacle réunit des artistes de talent tels que Maria Kataeva dans le rôle d’Angelina, Levy Sekgapane en Don Ramiro, Edward Nelson en Dandini et Misha Kiria en Don Magnifico, offrant au public un savant équilibre entre virtuosité vocale, précision orchestrale et humour scénique. La Cenerentola à Baden-Baden devient ainsi une expérience à la fois musicale et émotionnelle, une occasion unique de redécouvrir Rossini, un compositeur dont l’art de conjuguer légèreté, humour et émotion continue de captiver les spectateurs et de séduire les mélomanes du monde entier.

Thomas Hengelbrock est l’un des musiciens les plus polyvalents et fascinants de sa gĂ©nĂ©ration. Il a fondĂ© deux ensembles de classe mondiale, le Balthasar Neumann Choir et le Balthasar Neumann Ensemble, avec lequel il est reconnu internationalement depuis plus de vingt-cinq ans. Thomas Hengelbrock est Ă©galement chef invitĂ© avec l’Orchestre Royal Concertgebouw, les Philharmoniques de Vienne et de Munich, l’Orchestre de Paris, l’Orchestre National de France et l’Orchestre Tonhalle de Zurich, entre autres.
Découvreur enthousiaste et inspirant d’œuvres moins connues, le répertoire de Thomas Hengelbrock va de la musique ancienne aux compositions contemporaines, en passant par les XIXe et XXe siècles et l’adoption de tous les genres.
En tant que chef d’opéra, Thomas Hengelbrock peut être entendu à l’Opéra National de Paris, au Théâtre des Champs-Elysées, au Teatro Real à Madrid, à l’Opéra Royal de Covent Garden et à l’Opéra d’État de Berlin. Il apparaît également régulièrement aux Festivals de Baden-Baden, d’Aix-en-Provence et de Salzbourg.
Il a travaillé comme metteur en scène dans des performances avec le Balthasar Neumann Choir and Ensemble, notamment dans Dido et Aeneas de Purcell et Don Giovanni de Mozart. Ses propres versions de Grieg’s Peer Gynt et Schumann’s Scenes de la musique et de la littérature Faustcombine de Goethe de manière innovante, défiant les attentes conventionnelles.
Une distribution de prestige !

La mezzo-soprano Maria Kataeva incarnera Cenerentola, aux côtés de Levy Sekgapane (Don Ramiro), Edward Nelson (Dandini), Misha Kiria (Don Magnifico), Alice Rossi (Clorinda), Justyna Rapacz (Tisbe) et Alexandros Stavrakakis (Alidoro). Thomas Hengelbrock, spécialiste de Rossini, promet une interprétation fidèle à l’esprit original de l’œuvre, avec des découvertes musicales issues de ses recherches sur les partitions d’époque.
Contrairement à Le Barbier de Séville (avec l’air célèbre « Largo al factotum ») ou à Guillaume Tell (et son ouverture mythique), La Cenerentola ne contient pas d’airs ou de mélodies aussi immédiatement reconnaissables en dehors du monde lyrique. L’opéra repose davantage sur des ensembles vocaux et une intrigue subtile, ce qui le rend peut-être moins accessible à un public occasionnel.

Zoom sur quelques artistes
Maria Kataeva (Angelina)
En confiant le rôle d’Angelina à Maria Kataeva, la production mise sur une voix capable de naviguer entre douceur mélodique et virtuosité rossinienne. Un rôle central, dont l’aria « Non più mesta » constitue un des moments les plus emblématiques de l’œuvre.
Levy Sekgapane (Don Ramiro)
Le prince Don Ramiro est un rôle de ténor léger, agile, avec des passages brillants. Levy Sekgapane, jeune ténor, apporte une fraîcheur certaine au personnage, ce qui promet un Ramiro séduisant et dynamique.
Misha Kiria (Don Magnifico)
Le rôle de Don Magnifico, beau-père tyrannique et caricatural, est crucial dans la comédie de l’œuvre. Misha Kiria, dans ce rôle, devra conjuguer présence scénique, humour, et solidité vocale.
Alice Rossi (Clorinda) & Justyna Rapacz (Tisbe)
Les deux belles-sœurs offrent une bonne part de l’humour de l’opéra : elles sont souvent caricaturales, excessives, et leur caractérisation scénique est très importante pour la réussite de la mise en scène.
Adolfo Corrado (Alidoro)
Le philosophe-tuteur Alidoro est un rôle de basse ou basse chantante, parfois discret mais d’un vrai relief dramatique. Avec Adolfo Corrado, on peut espérer une interprétation à la fois musicale et scénique.
Balthasar-Neumann-Orchester & Chœur
L’orchestre et le chœur Balthasar-Neumann sont reconnus pour leur qualité, et lorsqu’ils sont dirigés par Thomas Hengelbrock, on peut s’attendre à une lecture précise, musicale, intelligente. Cela garantit un niveau artistique élevé.
Le Festspielhaus, avec sa capacité de 2 500 places et son ambiance unique, offre un cadre idéal pour redécouvrir cet opéra, souvent éclipsé par d’autres œuvres de Rossini, mais qui mérite amplement sa place au répertoire. La Cenerentola est un opéra accessible, drôle et touchant, parfait pour les amateurs de lyrique comme pour les néophytes. La version semi-scénique proposée à Baden-Baden permettra de mettre en valeur la richesse musicale et la verve comique de l’œuvre, tout en offrant une expérience visuelle immersive.
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