Le 5 mars 2025 marque le centenaire de la disparition de Moritz Moszkowski (1854-1925), un compositeur, pianiste et pédagogue qui a brillé à son époque mais dont la notoriété a peu à peu décliné au fil du temps. Pourtant, son œuvre demeure un témoignage fascinant du romantisme tardif et de la virtuosité pianistique.
Jeunesse et formation
Né le 23 août 1854 à Breslau (aujourd’hui Wrocław, Pologne), Moritz Moszkowski a montré très tôt des talents exceptionnels pour la musique. Il a étudié au Conservatoire de Dresde avant de rejoindre celui de Berlin, où il s’est perfectionné en piano et en composition sous la direction de maîtres tels que Theodor Kullak et Friedrich Kiel. Très vite, il s’est imposé comme un pianiste virtuose, admiré pour la clarté et l’élégance de son jeu.
Une carrière florissante
Dans les années 1870 et 1880, Moszkowski jouit d’une grande popularité à travers l’Europe, tant comme interprète que comme compositeur. Ses œuvres, notamment ses Études, ses Danses espagnoles et ses pièces pour piano, rencontrent un succès immédiat. Son style, à la fois raffiné et brillant, rappelle celui de Chopin et de Liszt, tout en intégrant des éléments lyriques et orchestraux marqués.
Outre ses œuvres pour piano, Moszkowski a composé un concerto pour piano, de la musique de chambre et même un opéra, Boabdil, der letzte Maurenkönig (1892). Son talent d’orchestrateur se manifeste particulièrement dans ses œuvres symphoniques, où il mêle habilement mélodie et virtuosité.
Un pédagogue recherché
En plus de sa carrière de compositeur et de pianiste, Moszkowski est également un professeur estimé. Il enseigne notamment à Berlin avant de s’installer à Paris en 1897. Parmi ses élèves figurent des musiciens de renom comme Wanda Landowska. Sa pédagogie met l’accent sur le raffinement du toucher et la fluidité technique, ce qui contribue à sa réputation dans le monde musical.
Déclin et oubli
Malgré son immense succès à la fin du XIXe siècle, Moszkowski connaît une période difficile au début du XXe siècle. Son style, perçu comme trop romantique et ornementé, tombe progressivement en désuétude face aux nouvelles tendances musicales du modernisme. Ses problèmes de santé et des revers financiers aggravent sa situation, et il passe ses dernières années dans des conditions précaires à Paris, où il s’éteint le 4 mars 1925.
Un héritage à redécouvrir
Aujourd’hui, Moritz Moszkowski reste une figure appréciée des pianistes pour la richesse de son écriture et l’expressivité de ses compositions. Ses Études et ses Danses espagnoles figurent encore au répertoire de nombreux interprètes, et son Concerto pour piano en mi majeur est redécouvert avec enthousiasme.
À l’occasion du centenaire de sa disparition, il est temps de redonner à Moszkowski la place qu’il mérite parmi les grands compositeurs du romantisme tardif. Son œuvre, marquée par l’élégance, la virtuosité et une grande expressivité mélodique, continue de fasciner et d’inspirer les musiciens d’aujourd’hui.