“Jeu”, le nouvel album de Louise Jallu est paru le mois dernier aux éditions Klarthe. Avec son ensemble, elle interprète, à sa manière, les œuvres qui l’ont marquée allant de Jean-Sébastien Bach à Brassens en passant par Franz Schubert, Maurice Ravel ou Alban Berg. Un enregistrement partagé avec Mathias Lévy au violon, Karsten Hochapfel à la guitare électrique, Grégoire Letouvet aux claviers, Alexandre Perrot à la contrebasse, Ariel Tessier à la batterie et le chanteur Cali.
Le critique musical Pierre Gervasoni décrit cet album comme un périple ludique caractérisé par des “jeux de piste” ou encore le “jeu de l’oie”, évoquant ainsi l’innocence et la réflexion de l’enfance. Louise Jallu, expliquant sa démarche, déclare : « J’ai voulu m’emparer de ces musiques pour les recontextualiser dans un univers plus personnel. » En collaboration avec Bernard Cavanna, elle a travaillé à créer de nouveaux arrangements à quatre mains, offrant ainsi une perspective renouvelée sur des pièces telles que Le Boléro de Ravel, la Sonate pour violon en mi majeur BWV 1016 de Bach ou encore La Nuit transfigurée de Schoenberg, rebaptisée « La milonga transfigurée ».
À la manière d’un jeu de briques, Louise Jallu déconstruit et reconstruit des thèmes emblématiques de la musique classique, ajoutant à cet album des touches de musique française, des influences blues, jazz, des musiques du monde et de la musique contemporaine. Elle défie les conventions et, avec malice, réimagine les chefs-d’œuvre pour leur donner une nouvelle vie à travers les âges. “Jeu” fait suite à « Francesita », le premier opus de la talentueuse bandonéoniste, et s’inscrit dans la lignée de son précédent album « Piazzolla 2021 », en rendant hommage à ceux et celles qui ont contribué à façonner son parcours artistique.
La pochette de l’album, arborant les couleurs bleue, rouge, jaune et noire, rend un hommage direct aux Jeux Olympiques à venir. Ces « Jeux jallusiens » célèbrent la ville de Gennevilliers, située à proximité de la capitale et prête à accueillir Paris 2024.
Par Michaël Reibel