Voix et Route Romane vous donne rendez-vous du 27 août au 14 septembre pour sa 33e édition, sur le thème « Itinéraire imaginaire ».
« Voix et Route Romane » assure depuis plus de 30 ans l’animation de la Route Romane d’Alsace, un parcours touristique constitué de 21 sites principaux. Il s’inscrit au croisement de la culture et du tourisme, du spectacle vivant et du patrimoine : du nord au sud du territoire, de la plaine du Rhin aux contreforts vosgiens, il anime les territoires ruraux comme urbains, à travers des concerts de musique médiévale donnés par la fine fleur des ensembles professionnels provenant de toute l’Europe. « Voix et Route Romane » est d’ailleurs le dernier festival en France à se consacrer exclusivement à ce répertoire dans lequel se trouvent les racines de toute musique postérieure, et avec lequel naissent l’écriture musicale et la polyphonie.
Cette année encore, la programmation de concerts est accompagnée de nombreux événements à la découverte de la richesse de chaque territoire et destinés au plus grand nombre. Chaque journée de festival est élaborée collectivement avec les communes d’accueil, prenant en compte les spécificités de chaque territoire. Le but étant de favoriser les rencontres entre les festivaliers eux-mêmes, mais également entre les festivaliers et les acteurs locaux, créant de véritables moments de convivialité. La mise en place, l’augmentation et la diversification des actions immersives au sein de chaque territoire est un aspect essentiel du projet.
L’édition 2025 en chiffres : 10 journées sur 10 territoires, 10 grands concerts, 8 leçons de musiques, 4 visites guidées, 4 ateliers artistiques, 5 concerts de poche.
Les nouveautés de cette 33e édition :
Un nouveau format de concerts de poche pour un public limité :
- Ensemble Kalamus : les Estampies du chansonnier du Roy (30 août à Haegen)
- Monstres et Merveilles : Histoires contéchantées du Jura (7 septembre à Guebwiller)
- Ensemble Ecco la Primavera : Les conquêtes de l’homme armé (13 septembre à Ottmarsheim)
- Francisco Mañalich : Hypnose, Gilles Binchois et compositions originales (14 septembre à Epfig)
- Mylène Billand : La veuve et le chevalier (14 septembre à Andlau)
Une opération transfrontalière centrée sur un épisode fascinant de l’histoire de Strasbourg, la peste dansante de 1518 :
- Une conférence de l’historienne Élisabeth Clémentz (Strasbourg le 27 août à 20h)
- Une visite guidée de l’église romane de Burgheim (28 août à 18h)
- Un concert dansé à Lahr (28 août à 20h) puis à Eschau (29 août à 20h)
Une nouvelle œuvre itinérante de la plasticienne Véronique Thiéry-Grenier
éclairée par le créateur lumière Christian Peuckert, et qui sert par ailleurs de support au surtitrage de tous les concerts.
Une nouvelle génération d’ateliers de pratique artistique
- Maniement de l’épée avec « Ferrette la Médiévale » (31 août à Feldbach)
- Enluminures avec Thierry Messnig (6 septembre à Sélestat)
- Chant grégorien avec Caroline Magalhães (12 septembre à Strasbourg, 13 septembre à Epfig)
- Vitraux avec Mylène Billand (13 septembre à Ottmarsheim)
Les 9 grands concerts
Ensemble Zweigulden : La peste dansante
Jeudi 28 août à 20h – Église Saint-Trophime d’Eschau
Vendredi 29 août à 20h – Stiftskirche de Lahr (Allemagne)
En juillet 1518, une femme se mit à danser avec ferveur dans une rue de Strasbourg pendant quatre à six jours. En une semaine, 34 autres personnes l’avaient rejointe, et, en un mois, elles furent aux alentours de 400. L’ensemble bâlois Zweigulden, constitué de 5 musiciens et de 2 danseurs, évoque ce fameux épisode historique.
Ensemble Huelgas : Paris 1200
Samedi 30 août à 18h – Abbaye Saint-Étienne de Marmoutier
Vers 1200, une sensation architecturale a vu le jour à Paris avec la construction de la cathédrale Notre-Dame. Il n’est donc pas étonnant que cet environnement culturel si fertile ait également fait sensation au niveau musical, avec le développement de ce que l’on appelle aujourd’hui l’École de Notre-Dame. Pour la première fois dans l’histoire, une véritable notation musicale indiquant à la fois les hauteurs et les longueurs des notes est mise au point. Le programme comprend des œuvres des grands maîtres Léonin et Pérotin, et les acclamations anonymes à la gloire du roi Philippe Auguste.
Ensemble Egeria : En terras despanya – Monodies et polyphonies espagnoles des 12e – 13e siècles
Dimanche 31 août à 17h – Église Saint-Jacques de Feldbach
À travers les polyphonies ibériques les plus raffinées des codex de Las Huelgas, Madrid et Calixtinus, ce programme aborde la dévotion, une pratique centrale pour l’être hispanique du Moyen-Âge. Egeria a donné plus d’une centaine de concerts sur les principales scènes d’Espagne, captivant des publics de toutes sortes. L’ensemble vocal féminin espagnol a remporté le prestigieux label FestClásica 2024 et le prix GEMA du meilleur ensemble de musique médiévale.Ensemble Apotropaïk : Du trobar au tabar – Voyage au cœur du 13e siècle, où l’art troubadour rencontre la musique arabo-andalouse
Vendredi 5 septembre à 20h – Église Saints-Pierre-et-Paul de Rosheim
TROBAR, en occitan – De la rime à la musique, le troubadour est celui qui trouve. TARAB, en arabe – De la communion émotionnelle entre le musicien et son public. Le projet est né de la tradition des joutes musicales, encore bien vivantes en Espagne, et des joutes poétiques du Maghreb ; la confrontation a nourri l’imaginaire des artistes, qui donneront à entendre une réinterprétation actuelle et vivante de quelques enluminures transmises dans les Cantigas de Santa María. Celles-ci sont la preuve par excellence d’une pratique commune et de riches échanges artistiques entre musiciens maures et catholiques, au 13e siècle.
Ensembles Céladon & Odyssée et cie : Chimères
Samedi 6 septembre à 20h – Église Sainte-Foy de Sélestat
Selon le dictionnaire, une chimère est un bel animal… qui n’existe pas. Un être ou objet bizarre composé de parties disparates. Un projet séduisant, mais irréalisable. Vouloir trouver des complémentarités entre le répertoire médiéval de l’ensemble Céladon et l’univers contemporain d’Odyssée ensemble & cie aurait en effet pu rapidement être classé dans la catégorie des fausses bonnes idées. Mais voilà, dès les premières répétitions l’évidence s’est imposée : ça marche ! Le point de ralliement de ces deux univers se situe dans le souffle qui anime cet instrumentarium bigarré constitué de flûtes médiévales, cor des alpes, trombone basse, organetto, chant… et de percussions à base de saladiers et de jouets en plastique…
Ensemble Dialogos : Ariane en vie – Ovide en Italie médiévale
Dimanche 7 septembre à 17h – Église Saint-Léger de Guebwiller
Dans cette pièce de théâtre chantée, le texte ovidien des Héroïdes, lettres d’amour des héroïnes mythologiques à leurs amants, sort de l’Antiquité pour devenir une histoire de nos âmes, et nous invite à voyager vers les labyrinthes intimes de nos propres vies. Ariane en vie, incarnée par le charisme de Pino De Vittorio et de Katarina Livljanić, dans une mise en scène tout en finesse et poésie signée par Olivier Lexa, est comme une collection des trésors anciens libérés de leur coffre et plongés dans la vie réelle. Elle n’est pas un objet de musée, comme les mythes ne sont pas des vestiges du passé. Ils disent, pour toujours, le présent. Ils sont la preuve que la vie ne suffit pas, qu’on ne vit vraiment que quelques heures de sa vie.
Ensemble Le Miroir de Musique : Vox Feminae – Entre contraintes et libertés, itinéraires féminins dans la musique médiévale
Vendredi 12 septembre à 20h – Chapelle Saint-Étienne de Strasbourg
Une part considérable de la production musicale médiévale met en valeur la femme pure idéalisée par la figure de la Vierge Marie et incarnée dans la vie austère des couvents. Dans le monde profane, la femme mariée est désirée et courtisée par les poètes de la cour, et de nombreuses chansons de troubadours et trouvères attestent de relations extraconjugales plus ou moins tolérées par la société. Une fois séparées de leurs maris, les femmes peuvent gagner en liberté et en pouvoir, notamment au sein de la noblesse, où elles assument des fonctions politiques et se consacrent au mécénat musical, comme Aliénor d’Aquitaine, Jeanne de Boulogne, Valentina Visconti ou Christine de Pisan.
Ensemble Comet Musicke : Consonances imparfaites
Samedi 13 septembre à 18h – Église Saints-Pierre-et-Paul de Sigolsheim
Le chant grégorien monodique est le pilier sur lequel ont été conçues les premières traces de musique écrite en Occident. Cependant, dès le début du 12e siècle en Grande-Bretagne, on chante essentiellement à deux voix, et on dit même qu’au Pays de Galles, on chante à autant de voix qu’il y a de musiciens. Si les premières tentatives de polyphonie étaient basées sur l’utilisation de quartes et de quintes parallèles, la tradition des habitants des îles britanniques venus de Scandinavie a très vite apporté un changement inhabituel : ils avaient un goût particulier pour les consonances imparfaites, les tierces et les sixtes.. un goût qui s’est progressivement répandu dans toute l’Europe, changeant à jamais le cours de la musique occidentale.
Ensemble Gilles Binchois : Retour aux sources – l’art du chantre médiéval
Dimanche 14 septembre à 18h – Abbatiale Saints-Pierre-et-Paul d’Andlau
Le chant de l’Église ancienne prend la forme d’une mélodie au rythme libre, ornée, lancée à pleine voix, adaptée à la respiration humaine, établissant la relation de l’homme avec le divin. À partir de l’an 1000, les chantres et les compositeurs des monastères et des cathédrales enrichissent les antiques liturgies occidentales par une production poétique et musicale, et par des techniques polyphoniques. Le 12e siècle est, en France, une période de création musicale d’une incroyable modernité, tant sur le plan monodique que polyphonique, mais aussi dans le domaine poétique. Au 13e siècle, la polyphonie s’affirme, notamment par l’apparition du motet, qui combine plusieurs textes simultanément. Ce concert met en lumière des musiques variées, issues de différentes époques, toutes témoignant de l’intensité de la prière, et vise à faire revivre ces trésors oubliés depuis des siècles.
Renseignements et réservation : www.voix-romane.com
