
Samedi 7 décembre 2024 à 17h à l’Église réformée du Bouclier de Strasbourg l’Orchestre du Rhin, les jeunes voix de la Maîtrise de l’Opéra national du Rhin et plus d’une centaine de chanteurs participatifs offriront à entendre des extraits du Messie, l’une des pièces les plus populaires de G. F. Haendel, chef-d’œuvre du genre oratorio, et du Magnificat de Bach.
Pour ce concert un programme des plus festifs regroupant deux compositeurs luthériens nés la même année mais au parcours bien différents :
Haendel et Bach, connus et reconnus pour leur incroyable fécondité et leur talent à composer des monuments orchestraux et vocaux. Au fameux Dixit Dominus, au style très italien et qui préfigure déjà les grandes fresques chorales à venir comme le Messie, viendra répondre le Magnificat, pièce la plus populaire des œuvres vocales, composée pour la fête de Noël 1723 par Bach fraichement arrivé à Leipzig.
Deux œuvres, deux styles mais une même énergie foisonnante et brillante qui permettra une fois de plus une très belle collaboration artistique entre nos deux établissements.
Qui ne connaît pas son célèbre « Halleluja » ! Composé en vingt-quatre jours, le Messie n’en connut pas moins des débuts houleux.
Dans cette vaste fresque composée en 1741, Haendel déploie toutes les nuances de son art consommé de la peinture sonore, recyclant au besoin certains de ses duos italiens composés la même année. Le Messie (Messiah, en anglais) illustre bien l’écart entre le temps nécessaire à la création d’une œuvre et le moment effectif où celle-ci est soumise à l’appréciation du public. La partition fut en effet écrite en un moment de transport fébrile, entre le 22 août et le 14 septembre 1740, soit en trois semaines seulement. Il fallut toutefois attendre que Haendel se rende en Irlande pour que la première pût enfin avoir lieu, le 13 avril 1742 au Neal’s Hall de Dublin.
Le succès fut retentissant : la demande de billets était telle qu’on avait sommé les messieurs de « renoncer à porter leur épée » et les dames de venir « sans robe à paniers » afin de ménager de la place à davantage d’auditeurs, et augmenter ainsi la recette « destinée aux œuvres charitables ». En 1743, à Londres, l’accueil fut tout autre : victime d’une cabale de dévots, Haendel dut changer le titre de l’œuvre afin d’écarter les critiques qui l’accusaient de profaner un thème sacré en donnant cet oratorio inconvenant, servi par des solistes non qualifiés pour se mêler de liturgie, à un théâtre !
Tout cela contribua à ce que le Messie n’ait pas gagné d’emblée la ferveur populaire qu’il devait soulever par la suite. L’œuvre fut jouée trente-six fois du vivant de Haendel, lequel y apporta, comme il était d’usage, diverses modifications pour l’adapter aux interprètes successifs.
Dès 1784, soit vingt-cinq ans après la mort du musicien, on fait exécuter le Messie à l’Abbaye de Westminster par 275 instrumentistes et 300 choristes, tandis qu’en 1883 des interprétations au Crystal Palace rassemblent plus de 400 exécutants !
Cette tradition, victorienne et grandiloquente, perdurera de longues années – il n’est que d’entendre certains enregistrements historiques pour en prendre la mesure.
L’Orchestre du Rhin, les jeunes voix de la Maîtrise de l’Opéra national du Rhin placé samedi sous la direction de Luciano Biblioni
Magnifique souvenir
Liliane
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