©Joël Pak’Ühn
La matinale d’Accent4 accueille jeudi matin au micro d’Olivier Erouart Hervé Moritz. Alsacien, musicien, citoyen européen, historien de l’Europe en devenir, miliant fédéraliste, Hervé Moritz est aussi membre du Collectif Palais des Fêtes, créé le 14 octobre, qui réunit une vingtaine d’acteurs culturels de la musique qui souhaitent influencer la Ville quant à la troisième phase de travaux de rénovation de ce bâtiment et proposer un modèle de gestion coopératif pour le faire revivre. Au programme de ce collectif des initiatives à partager, une ambition nouvelle pour ce lieu et un projet coopératif à la clé…
L’une des premières apparitions de l’Art nouveau à Strasbourg
Situé à l’angle de la rue Sellénick et de la rue de Phalsbourg, le palais des fêtes, construit en 1903, frappe par son éclectisme : néo-gothique et néo-Renaissance pour les pignons et les tourelles d’angle, Art nouveau pour le décor des fenêtres et du balcon. C’est d’ailleurs l’une des toutes premières apparitions de l’Art nouveau à Strasbourg, ainsi que l’une des premières utilisations du béton.
Le palais des fêtes, qui peut recevoir jusqu’à 1 700 personnes, a longtemps été la principale salle de spectacle de la ville. La richesse de la vie musicale de Strasbourg, héritière d’une longue tradition, a pu s’y exprimer en accueillant des concerts et des musiciens prestigieux (Gustav Mahler, Richard Strauss, Charles Münch, etc.), mais également des manifestations plus modestes organisées par les nombreuses associations musicales locales (chorales, orchestres…).
Nouvelle vie pour le Palais des Fêtes
Transformé et agrandi au cours des années, le bâtiment a vu son décor d’origine partiellement disparaître, bien que les vitraux et l’orgue (inauguréen 1909 par Albert Schweitzer) aient été préservés. Il va connaître une nouvelle vie avec l’opération de renouvellement et d’aménagement lancée en 2011 par la municipalité. Les principales salles (notamment la grande salle de concert) seront réhabilitées. Le centre chorégraphique, la chorale strasbourgeoise, la philharmonie, le centre Flora Tristan, y cohabiteront avec une brasserie, dans le respect de la personnalitéde ce lieu qui marque si fortement l’identité culturelle strasbourgeoise.
C’est dans cette salle que se produisait l’Orchestre municipal de Strasbourg (ancêtre du Philharmonique), et que les Berliner et Furtwängler participèrent au Festival de 1932. La salle, qui avait très mal vieilli — on le voit sur la photo — fit l’objet de travaux importants en 1933.
