Découvrez le travail étonnant de Romain Thiery pianiste et photographe. Son travail photographique original autour de pianos abandonnés en Europe et aux États-Unis a même été récompensé aux New York Photography Awards
Le piano dès l’âge de 5 ans
Le photographe Romain Thiery a appris à jouer du piano à partir de cinq ans, et a suivi des cours durant quinze ans. C’est à l’adolescence, qu’il découvre la photographie.
En 2008 en Dordogne dans sa région natale il découvre, un peu par hasard, comment allier ses deux passions, la photographie et le piano. En accompagnant sa mère pour un projet photographique ils dénichent tous les deux une maison bourgeoise, entourée de végétation envahissante. La maison est vide et en mauvais état. Derrière une porte gonflée par l’humidité et le temps les deux aventuriers tombe sur un magnifique piano Pleyel. L’usure du temps a grandement marqué l’instrument mais sa présence au milieu d’une pièce délabrée se prête à cette première séance photo.
C’est le début d’un formidable travail artistique dont les clichés romantiques au cœur d’intérieurs de belles maisons et autres palais abandonnés vous saisissent dès le premier regard. Une belle histoire d’un musicien qui veut redonner vie aux demeures abandonnées. Depuis quinze ans il parcourt l’Europe entière à la recherche de ces instruments abandonnés. Plus de 130 pianos ont été captés par son objectif et ainsi été rappelé du passé.

Son travail aujourd’hui reconnu, sous le nom de “Requiem pour pianos”, est une référence dans toute l’Europe. Le Requiem, la messe célébrée par l’Église catholique pour des funérailles ou des cérémonies de souvenir. Une forme privilégiée par les compositeurs : Haydn, Mozart évidemment, Schumann ou encore Saint-Saëns. Une façon de rendre ces pianos immortels.
Après l’Europe, le photographe musicien décide de partir aux États-Unis. De New York au New Jersey en passant par le Connecticut et la Pennsylvanie, il a visité une vingtaine de lieux et photographié neuf pianos. Au gré de ces recherches dans des maisons victoriennes, hôtels, anciens pensionnats et théâtre, il découvre des instruments qui ont résisté au vandalisme mais aussi tempêtes, assez fréquentes sur la côte Est des Etats-Unis. Ces pianos, monuments trop lourds pour être emportés, et donc abandonnés sont aussi le signe de la désertion des quartiers de la classe moyenne.
Des enquêtes numériques avec Google Earth.
Le célèbre moteur de recherche lui permet de trouver ces lieux abandonnés. Grâce à la vue par satellite, il arrive à voir les toitures qui sont trouées et ç’est souvent le signe d’une bâtisse abandonnée et donc une occasion de découvrir des objets figés dans le temps. Romain Thiery repère aussi les portails rouillés, la pierre ou la brique caractéristiques des lieux bourgeois qui l’intéressent.
Grâce à ce formidable travail d’archéologue musical, la musique, même sans partition reste éternelle.

Retrouver les clichés de « Requiem pour piano » sur son site internet : https://romainthiery.fr/