Le plus ancien orchestre de France, placé sous la direction artistique d’Aziz Shokhakimov depuis 2021, a présenté hier soir sa nouvelle saison 25/26. La formation de 110 musiciens véritable ambassadrice de la double culture française et germanique alternera l’an prochain entre chefs d’œuvres du répertoire et plusieurs raretés.

Saskia de Ville se présente – micro et tablette à la main – en longue robe noire après la Marche triomphale d’Aida de Verdi. Un dialogue spontané se noud aussitôt avec le bassoniste Rafael Angster qui blague immédiatement sur la présence d’un micro sur son pupitre « preuve que la communication passe bien ». La belle proposition de l’OPS permet d’entendre quelques extraits en avant-première parmi lesquels la symphonie Haffner de Mozart avec les traits virtuoses de Charlotte Juillard (le premier violon super soliste), la deuxième de Kurt Weil et l’incontournable Pas de deux de Casse-Noisette de Tchaïkovski pour finir en apothéose la première partie.
Des solistes comme jamais
Gautier Capuçon ouvrira la saison le 11 septembre avec le Concerto de Dvorak, Alexandre Kantorow le suivra Salle Erasme avec le troisième de Prokofiev dont j’ajoute que la conférence d’avant-concert autour de Louise Farrenc, également au programme ce soir là, sera présentée par Cyril Pallaud, animateur sur notre antenne. Le pianiste français retrouvera aussi Jean-Guihen Queyras le 6 mars pour une création d’Oscar Strasnoy.
Daniel Lozakovich jouera le 10 janvier le premier concerto de Bruch dans les « épopées musicales » dirigées par Fabien Gabel. Signalons également la prestation d’Alexander Somov, violoncelle super soliste le 6 février pour un programme Chostakovitch (premier concerto). L’avant goût d’hier soir était saisissant au point que la présentatrice de la soirée à demandé à la salle si des violoncellistes amateurs se trouvaient dans le public. Les mains ne se sont pas trop levées…
Seul bémol, à mon humble avis, concernant la voix. (Trop ?) rares sont les productions avec chœur et solistes… La Messa di Gloria de Puccini résonnera toutefois les 28 et 29 novembre et le Choeur de l’Opéra national du Rhin proposera à l’occasion du passage à la nouvelle année un florilège lyrique comportant Bizet, Bellini, Puccini et Verdi. N’oublions pas non plus dans les agendas les Fables de La Fontaine mises en musique par Offenbach. Entre le Corbeau et le Renard, il y aura aussi La Cigale et la Fourmi, tout un programme interprété le 21 septembre par Mathilde Molero dans un lieu emblématique de l’Europe, lieu chargé d’histoire.
L’OPS fait son cinéma
La jeune génération se délectera d’un ciné-concert avec le premier volet de la saga Harry Potter le 20 décembre. On pourra également noter les belles pages du septième art les 28 et 29 avril. Cependant l’originalité cette année reste encore les petits-déjeuners, apéritifs et dîners organisés autour des musiciens. Une belle opportunité pour écouter, si ce n’est à l’heure lyrique (à des horaires pour le moins inhabituels) de la belle musique.
Retrouvez l’intégralité de la saison ici.
Victor-Emmanuel HUSS