Cette vénérable institution vient d’être récompensée par un Prix décerné le 11 octobre par la Fondation Aquatique Show.
La Société des Amis des Arts de Strasbourg a été fondée le 29 juin 1832 afin de développer le goût artistique des habitants de Strasbourg et sa région, d’organiser des expositions et de promouvoir les jeunes artistes. On déplorait, en effet, à l’époque l’absence d’une institution propre à exposer les œuvres d’art. La première exposition a été organisée en juillet 1837 au Palais Rohan avec 355 ouvrages français et allemands traitant de la peinture, de sculpture et d’architecture ainsi que d’autres publications consacrées à la gravure et à la lithographie.
L’association se donne comme objectif de développer auprès de ses membres le goût et la connaissance des arts, notamment en proposant des conférences, des visites guidées et des voyages culturels. La Société des Amis des Arts de Strasbourg participe au développement et au rayonnement des musées, en contribuant à l’enrichissement et à la mise en valeur de leurs collections. Elle œuvre également en faveur des jeunes artistes grâce notamment deux prix prestigieux : Le Prix Théophile Schuler et le Prix de la SAAMS à un jeune artiste talentueux. Théophile est né à Strasbourg, il est notamment connu pour ses illustrations des œuvres de Victor Hugo, Jules Verne et Erckmann-Chatrian.
« Le Char de la mort », son chef d’œuvre peint réalisé en 1848, est exposé au musée Unterlinden. Théophile SCHULER fut secrétaire général de la Société des Amis des Arts.
(c) Saams
Le prix Théophile SCHULER, doté de 3000 € est décerné chaque année lors d’une cérémonie au salon d’Art Contemporain ST-ART. Ils récompensent des artistes de moins de 35 ans résidant en Alsace.
Une existence largement encouragée
La Société a très souvent bénéficié d’encouragements et de donations. C’est ainsi que Charles Muller, graveur et membre de la Société, a légué l’hôtel particulier du XVIIIe siècle sis rue des Serruriers. La Société a obtenu cet héritage après le décès du propriétaire en 1914 ainsi qu’un important mobilier, une riche bibliothèque et de splendides collections dont celle d’armes confiée en 1919 au Musée Historique. En 1938 Alsa Schuler, fille du peintre Théophile Schuler (1821-1878) a fait un legs constitué d’un prix et d’une bourse pour soutenir les études de jeunes artistes. La Société ne cesse d’encourager actuellement la création artistique par l’exposition « Jeunes Talents » au cours de laquelle elle remet le « Prix Théophile Schuler ».
La SAAMS s’est toujours mobilisée pour les musées Strasbourgeois notamment à travers des dons. En 2002, à l’occasion du 170e anniversaire de la création de la Société des Amis des Arts, elle a fait don au Musée des Beaux-Arts du superbe tableau « l’Étang de Ville d’Avray, effet du soir » de Jean-Baptiste Corot et pour marquer le centenaire du Musée Alsacien, elle a fait don à celui-ci en 2007 du remarquable tableau de « La Mariée d’Oberseebach » de Philippe Kamm.
En 2012, la SAAMS a participé à l’achat de deux vitraux gothiques représentant « Le Baiser de Judas » et « La Crucifixion ». Ces vitraux, réalisés à Strasbourg vers 1260, proviennent de l’ancienne Église des Dominicains et se trouvent aujourd’hui au musée de l’Œuvre Notre-Dame de Strasbourg. La SAAMS a financé la restauration d’un meuble d’apparat de très grande valeur jusqu’alors exposé au musée des arts décoratifs.
(c) Saams
Plus récemment, Une œuvre du peintre Simon Vouet « Le Martyre de sainte Catherine » est venu compléter les collections du musée des Beaux-Arts de Strasbourg. Son acquisition a été rendue possible grâce au soutien du ministère de la Culture (Fonds du patrimoine) et la Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg.
Le ministère de la culture a soutenu l’acquisition du tableau « Le Martyre de sainte Catherine », pour le musée des Beaux-Arts de Strasbourg, à hauteur de 200 000 €, au titre du Fonds du patrimoine, sur un montant de 400 000 €, les 200 000 € restant étant apportés par la Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg grâce à une importante action de mécénat.
« Le Martyre de sainte Catherine », une œuvre rare de Simon Vouet (Paris, 1590 – Paris, 1649), peinte à Rome, vient enrichir les collections du Musée des Beaux-Arts de Strasbourg, qui conserve déjà un autre chef-d’œuvre de la période parisienne de Simon Vouet « Loth et ses filles » (1633).
(c) Saams
Simon Vouet, grand nom de la peinture française et européenne du XVIIIe siècle, travailla près de 15 ans en Italie (1613-1627), où il deviendra l’un des tout premiers peintres de Rome, un honneur qui n’avait jamais été accordé à un artiste étranger. En 1627, il est rappelé en France par Louis XIII, où il contribue à l’introduction du style baroque et au renouveau des arts dans le pays, faisant de Paris l’une des grandes capitales artistiques européennes. Il réalisera nombre de chefs-d’œuvre, créant, avec son atelier, une véritable école française de peinture, formant la prochaine génération (Le Sueur, Le Brun. Mignard…). « Le Martyre de sainte Catherine » est une œuvre monumentale qui a été réalisée à Rome, avant 1625. Le tableau représente le Martyre de sainte Catherine d’Alexandrie, célèbre pour son mariage mystique avec le Christ et son Martyre. Le soin dans la description des étoffes ou de la roue montre de même la virtuosité du peintre.
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