C’est avec une profonde tristesse que l’équipe d’ACCENT 4 a appris le décès de Kaija Saariaho, « figure centrale d’une génération de compositeurs et d’interprètes finlandais ». Elle était née en 1952 à Helkinki et avait étudié la composition à l’Académie Sibelius d’Helsinki avec Paavo Heininen, puis en Allemagne avec Klaus Huber et Brian Ferneyhough.
En 1982, elle choisit de vivre à Paris et travaille à l’Ircam notamment sur la musique assistée par ordinateur. Elle aimait collaborer avec certains interprètes tels que le violoncelliste Anssi Karttunen, la flûtiste Camilla Hoiteng, les sopranos Dawn Upshaw et Karita Mattila, ou encore, le pianiste Emmanuel Ax.
En 2005, Marie-Claude Segard l’avait invitée comme compositrice en résidence au Conservatoire de Strasbourg. En 2022, elle avait été l’invitée d’honneur de la 40e édition de Musica.
Kaija Saariaho, compositrice majeure dont l’œuvre immense aura marqué durablement le paysage de la création musicale des 20ème et 21ème siècles. Une des spécificités de la musique de Kaija Saariaho est son emploi de l’électronique, qu’elle apprend pendant son cursus à l‘IRCAM. Durant cette période, la compositrice explore de manière intensives les potentiels rapports entre musique et électronique et travaille abondamment avec des ordinateurs
Revivez « Innocence » de Kaija Saariaho au festival d’Aix-en-Provence en visionnant ce Concert sur ARTE Le Festival d’Aix-en-Provence accueillait Kaija Saariaho en 2021, pour sa première mondiale, une création, façon thriller tragique. Ce sera un des derniers triomphes de la compositrice finlandaise.
Jeanne Barseghian, Maire de Strasbourg, déclare : « Figure incontournable des musiques d’aujourd’hui, elle a été une invitée régulière du Festival Musica de Strasbourg. L’année dernière encore, elle présentait à Strasbourg sa dernière création au Palais des Fêtes, moment historique pour le public du festival. »
À l’occasion d’un concert de ses œuvres dirigé par Marko Letonja, elle avait accordé un entretien à Accent 4 au micro d’Olivier EROUART.
En 2006, Kaija Saariaho compose un oratorio intitulé « la Passion de Simone » qui raconte l’histoire de Simone WEIL. Créé en 2007 à Vienne, l’ouvrage est repris à Londres, Helsinki et Stockholm.
Elle avait donné une interview le 24 janvier 2018 lors de son passage à l’Opéra de Paris avec à l’affiche de Only The Sound Remains dans une mise en scène de Peter Sellars. Kaija Saariaho parle de sa nouvelle création et de sa manière de composer.
Émission spéciale ce lundi 5 juin à 20H00
Accent 4 propose une émission spéciale lundi 5 juin à 20H00 avec la diffusion de l’opéra « L’amour de loin » l’opéra de Kaija Saariaho créé en 2000 à Salzbourg. Un Opéra en cinq actes sur un livret d’Amin Maalouf, d’après « La vida breve » de Jaufré Rudel.
La carrière de Kaija Saariaho a souvent croisé la ville de Strasbourg. En 2006, Jan Latham-Koenig, directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg de 1997 à 2003, était à l’initiative de la création de l’orchestre Young Janacek Philharmonic, qui rassemble de jeunes musiciens de différents pays d’Europe. Associés à seize chanteurs du Conservatoire de Strasbourg, ils avaient présenté en 2006, en clôture de Musica , une version concertante du premier opéra de Kaija Saariaho, L’Amour de loin.
Créé au festival de Salzbourg en 2000, écrit sur un livret de l’écrivain libanais Amin Maalouf, l’opéra retrace le voyage de Jaufré Rudel, un des premiers grands troubadours du XIIe siècle, vers Clémence, comtesse de Tripoli. L’aimant, sur la foi des relations du Pèlerin, sans l’avoir jamais rencontrée, il meurt finalement dans ses bras à son arrivée à Tripoli. Clémence décide alors d’entrer au couvent.
Quête spirituelle, voire mystique, l’ouvrage se situe dans une modernité puisant à l’héritage debussyste.
