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DANS UN RYTHME ENDIABLE

9 août 2021

Grosses Festspielhaus

W.A. Mozart : Cosi Fan tutte

Elsa Dreisig (Fiordiligi), Marianne Crebassa (Dorabella), André Schuen (Guglielmo), Bogda, Volkov (Ferrando), Lea Desandre (Despina), Michael Nagy (Don Alfonso) Christof Loy  (mise en scène), Chœurs de l’Opéra de Vienne, Orchestre Philarmonique de Vienne, Johana Mallwitz (direction).

Des trois opéras vus cet été à Salzbourg, la production de Cosi fan tutte due à Chritof Loy s’est révélée la plus efficace et la plus fidèle à l’esprit de son auteur. La recette en est simple, car basée uniquement sur le jeu des six personnages d’apparence jeunes, aussi bons acteurs que chanteurs. Pas de décor, un grand mur blanc percé de deux portes ferme l’espace scénique. Il s’entrouvrira partiellement au cours du second acte, laissant apparaître un arbre dans la pénombre. Le chœur n’est pas visible et ses deux prestations sont chantées en coulisse. Tout le monde est habillé en costume noir contemporain, à l’exception des deux héros qui, devenus albanais, adoptent des tenues colorées décontractées. À noter que l’opéra est joué sans entracte, quelques coupures l’ayant opportunément raccourci sans lui nuire. Cela permet d’accélérer le rythme endiablé de l’ouvrage.

À part Michael Nagy (remplaçant Johannes Martin Kränzle), efficace Don Alfonso, les cinq autres protagonistes sont assez jeunes et paraissent avoir l’âge de leur personnage. Tous sont d’égal talent, et se révèlent aussi bons chanteurs que comédiens. On ne peut que tous les admirer sans ordre préférentiel. Pour la première fois à Salzbourg depuis la création du Festival en 1920, la direction musicale d’un opéra était confiée à une femme, Joana Mallwitz. Il était temps que le Festival comprenne que le talent n’est pas affaire de sexe .Sa direction vive et raffinée était au-dessus de tous les éloges.

Pierre Iung


Marianne Crebassa (Dorabella), Elsa Dreisig (Fiordiligi), Johannes Martin Kränzle (Don Alfonso)
Photo : Monika Ritterhaus
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